La pratique de l’évaluation est non seulement légitime mais aussi indispensable, en maternelle comme ailleurs.
Il faut simplement faire la distinction entre l’évaluation - bilan et une évaluation que l’on souhaite formative, conçue comme une aide aux apprentissages.
Signifier la réussite ou les échecs à l’aide de marques concrètes n’a de sens que si ces informations sont l’aboutissement d’un travail collectif sur l’activité des élèves, en prenant garde toutefois à la dimension affective si prégnante chez le jeune enfant.
Ce qu’il faut, c’est repenser les relations entre pédagogie et développement, entre apprentissage et évaluation, dans des situations interactives.
Il ne s’agit pas d’apprendre à faire mais d’apprendre à « penser le faire » dans un contexte où la communication didactique prend le pas. Pour illustrer ceci, Vygotski qui caractérise ainsi l’âge préscolaire : « l’enfant de cet âge passe à un tout nouveau type d’activité (...) des rapports tout à fait originaux apparaissent entre la pensée et l’action, en particulier la possibilité de réaliser concrètement un projet, la possibilité d’aller de la pensée à la situation, et non pas de la situation à la pensée. »L’évaluation peut jouer ce rôle si elle est considérée comme une « interaction formative » au service de la construction du rapport au savoir, du rapport aux activités et aux apprentissages, intégrée au processus d’apprentissage, car la culture de l’évaluation ne peut se réaliser indépendamment d’une culture de l’apprentissage.